And every melody is timeless | ft. Athanasius

Ô Danaëlle, tu as beau avoir tristement peur des profondeurs aquatiques, tu ne peux nier que les paysages maritimes sont d’une indescriptible beauté, surtout lorsque la nuit commence à tomber. Cependant, depuis quelques temps, depuis que la ville est sans électricité, depuis que tu n’as plus de téléphone et depuis que tu te sens menacée dehors après 22 heures, tu n’as plus vraiment l’occasion de redécouvrir ces couleurs chaudes. Tu as peur de rester dehors, tu prends les menaces qui ont été faites au pied de la lettre, alors tout juste avant vingt-deux heures, lorsque tu ne travailles pas, tu es barricadée chez toi et tu attends patiemment que tes parents adoptifs rentrent pour aller te coucher. Tu veux être certaine que rien ne leur est arrivé sur le chemin du retour. Lorsque tu travailles, tu traces ta route, sans demander ton reste. Tu n’as jamais marché aussi vite que lorsque tu essayes d’échapper au potentiel danger.

Alors, lorsque tu le peux, tu profites de tes après-midis pour mettre les pieds dans l’eau et sentir le sable sous tes pieds. Tu aimes le contraste du soleil qui te brûle la peau et de l’eau qui te rafraîchie. Tu aimes fermer les yeux et écouter simplement le bruit de l’eau, comme s’il s’agissait d’une chanson ; et tu aimes aussi imaginer que tu n’es pas à Spring Hill mais sur une île paradisiaque. Elle porterait un nom fleuri comme Hibiscus et tu ne serais plus toi. Dans ces moments-là, Tu es une princesse aux cheveux bruns et bouclés, une jolie couronne de fleurs dans les cheveux, et tu t’imagines monts et merveilles. Parce que c’est ce que tu aimes faire, parce que c’est ce que tu as toujours fait, rêver. Et même lorsque tu ouvres les yeux tu es capable de visualiser ces décors idylliques.

Tes cheveux sont relevés dans une queue de cheval mal faite, tu portes seulement un short et un haut coloré. Avec tes lunettes de soleil sur le bout du nez, tu décides finalement de commencer à marcher. Tu recules, les yeux fermés, sans faire attention autour de toi, parce que tu es toujours à moitié perdue dans tes rêveries et tu n’as pas remarqué que tes pieds se sont légèrement enfoncé dans le sable. Alors sans aucune grâce, tu laisses échapper un petit cri aigu et tu te retrouves les fesses dans l’eau éclaboussant grossièrement tout ce qui t’entoure.

Il avait dansé pendant des heures. Il ne parlait pas mais s'exprimait à travers la danse. Il aimait se laisser guider par la musique. Mais là, il n'était plus en classe ou en salle de danse. Il était en bord de mer et il apprenait à découvrir un peu plus cette ville. Il était seul depuis maintenant 5 ans. Il apprenait à vivre sans domestique, sans avoir sa soeur et son frère sur son dos. Rien. Ca lui plaisait cette vie simple et ne plus avoir des regards apeurés sur son passage. Il n'était pas le baron Von Schreiber, il était juste Athanasius. Il avait déjà du mal avec son prénom surtout quand il savait ce que son ancêtre avait fait. Et cette malédiction... C'était pour ça qu'il ne parlait pas. La malédiction lui avait enlevé sa voix comme Ursula avec Ariel. Il ne pouvait pas dire un mot. Peut être que c'était mieux comme ça.

Et alors qu'il marchait sur la plage, Athanasius vit une fille. Elle était belle. Il la trouvait belle, même tombant sur le sable. Il alla jusqu'à elle et il lui tendit sa main pour l'aider à se relever. Bien entendu sans dire un mot. Il se contenta de la regarder et l'admirer. Il lui fit un petit sourire, pas moqueur, juste doux.

Y a de ces moments, Danaëlle, où tu comprends pourquoi certaine personne te trouvent stupide. Tu aurais simplement pu sentir que tes pieds étaient recouverts de sable, mais non. Tu laisses échapper un rire, tu devais vraiment avoir eu l’air ridicule et en plus tu es trempée. Bravo ! Tu allais te relever seule quand tu vois une main apparaître sous tes yeux et tu sens tes joues chauffer, apparemment on t’a vu faire. Ton regard remonte son bras pour arriver jusque son visage et t’as presque le cœur qui loupe un battement. Ses yeux. Ils sont beaux. Et pas que seulement ses yeux, d’ailleurs. Et toi tu restes l’air bête assise sur le sable à le fixer sans réagir tout de suite.

« Merci » Tu bredouilles en attrapant sa main pour te relever. « Merci beaucoup, j’espère que je ne t’ai… vous ai pas éclaboussé ? » Tu te sentirais bête d’être trempée et d’avoir en plus déranger quelqu’un d’autre. « Je suis vraiment maladroite, je n’avais pas fait attention que mes pieds c’étaient embourbé dans le sable… » Tu marques une courte pause toujours aussi gênée. « Je m’appelle Danaëlle et toi/vous ? » Tu joues avec tes mains. Tu ne sais pas si tu dois le vouvoyer ou le tutoyer. A vrai dire, tu n’as jamais vraiment su comment faire avec les inconnus. Tu ne veux jamais te comporter de façon déplacée.

Il se contenta de la regarder, la trouvant belle. Cette fille était différente des autres. Il ne parlait pas, il ne pouvait donc pas lui répondre.
Mais heureusement, il avait toujours son carnet qu'il utilisait à l'université pour communiquer avec ses professeurs. Il écouta toutes ses questions et il se mit à écrire rapidement. Elle allait sûrement le prendre pour un fou.

"Ce n'est rien.. et tu peux me dire tu ... Je m'appelle Athanasius mais je ne parle pas... je ne fais qu'écrire pour communiquer avec les autres... J'espère que c'est pas un problème pour toi..."

Athanasius tendit le carnet à la jeune fille qui s'appelle Danaëlle. Son prénom était aussi magnifique qu'elle. C'était la première fois qu'il semblait nerveux face à une fille. Peut être parce qu'ici, il était simplement Athanasius. Mais il attendait nerveusement sa réaction. Il avait peur qu'elle le rejette alors qu'il sentait qu'elle pouvait devenir son amie, sans qu'elle ne prenne peur de son rang.

Surprise, tu le vois sortir un carnet et commencer à écrire Ta bouche dessine un vague « o » avant que tu ne te reprennes, tu ne t’attendais pas à ce qu’il te réponde par écrit ; en même temps, personne ne s’y serait attendu. Et pendant qu’il écrit, tu ne peux t’empêcher de détailler les traits de son visage. Mais lorsqu’il te tend son carnet, tu essayes de faire mine de rien, de peur de t’être fait remarquer et tu te dépêche de lire ce qu’il t’a écrit.

« Athanasius … ? » Tu prononces avec une mine interrogative. « Je le prononce correctement ? » Tu demandes une nouvelle fois en levant les yeux vers lui. « Oh, non ce n’est pas du tout un problème ne t’en fais pas ! » Tu lui offre un doux sourire avant de continuer tout en lui rendant son carnet. « En tout cas, tu as une très jolie écriture ! »

Le fait qu’il ne parle pas, t’intrigue, tu dois l’avouer. Tu joues légèrement avec tes mains. « Est-ce que je peux te demander pourquoi tu ne parles pas ? » Demandes-tu avec intérêt, tout en étant un peu gênée de poser cette question qu’on doit sans doute toujours lui poser. « Si tu ne veux pas, je comprends totalement et je m'excuse… On doit te poser cette question souvent… »