Une bien belle soirée pour ôter la vie. D’ici peu, Alvaro Gonzalez ne sera plus. Sans leur chef pour leur donner la marche à suivre, les Estrellas vont imploser de l’intérieur et se retrouver hors jeu. De quoi asseoir encore un peu plus la domination Yakuza sur le comté de Hernando. Ce soir, c’est le jour de la semaine où il retrouve ses lieutenants pour une soirée poker dans l’arrière salle d’un bar, dont le proprio leur a juré allégeance. Je n’ai guère beaucoup de solution. Le toit de l’école Sainte Ann, est le meilleur endroit qu’il soit dans les alentours pour poser une embuscade. L’entrée principale de l’établissement est sous vidéosurveillance. Inutile donc de vous dire que je n’emprunte bien évidemment pas cette voie là. J’opte pour l’une des entrées latérales, réservées aux enseignants ainsi qu’aux équipes d’entretien des locaux. Hum, fermée. Il fallait s’y attendre. Par chance, cette porte est vétuste et le mécanisme de verrou s’enclenche de l’intérieur. Un simple coup de coude suffit pour faire voler en éclat la vitre. Après avoir bidouillé le loquet, tout en prenant soin de ne pas me blesser avec les nombreux tessons de verre, j’arrive enfin à l’intérieur de l’école. Un silence de cathédrale règne dans les couloirs. Rien de bien étonnant vu qu’il est plus de vingt-trois heures. Seul le halo de la pleine lune, passant par les fenêtres, éclaire le corridor. Quatre étages gravis plus tard, la porte donnant en toute logique accès au toit me fait face. Réservé au personnel, hein ? C’est ce que l’on va voir. Un Spinning Heel Kick bien placé, suffit pour la forcer.
Magnifique ce panorama. Dommage que je n’ai pas pris mon appareil photo. Spring Hill by night vaut vraiment le détour. Bon, assez bavassé, j’ai un contrat à remplir. Sans plus attendre, j’ouvre mon étui à guitare et monte mon arme en deux temps trois mouvements. J’ai tellement fait et refait ces gestes, que je serais à présent capable de les réaliser les yeux fermés. Le DAN.338 devrait amplement faire l’affaire pour ce job. Comme à chaque fois, la photo de ma cible est punaisée sur l’intérieur du couvercle de l’étui. D’un mouvement vif, je la détache et mords à pleine dent dans le cliché telle une lionne tenant dans sa gueule une proie. Une fois en faction sur le ventre, j’apporte les dernier réglages. Vision thermique. Calculateur distance. Estimation du vent. Les conditions sont optimales. Ciel dégagé. Vent à 20 KM/H de secteur sud. Huit-cent soixante mètres. Belle distance pour un sniper qui s’apprête à se remettre dans le bain. La fenêtre du bar n’est pas plus grande qu’un hublot. Faire mouche à cette distance, et dans ses conditions, équivaut à essayer de passer un fil par le chas d’une aiguille, avec des gants de boxe aux mains. Du moins, pour le commun des mortels. Pour moi, cela sera aussi simple que d’étouffer un nourrisson … hahaha ! Il est de profil. J’ai le choix. La carotide ou la tempe. Je vais prendre la seconde option. Bien, tout est en place. Il n’y a plus qu’à attendre l’occasion parfaite … .
Accueil
