j'veux du chocolat ! | ft. conrad lehmann

Je n'ai rien à faire cet après-midi et je ne peux pas mater un film d'horreur avec Even étant donné que ce dernier n'est pas à l'appartement, il travail au starbucks d'Hernando Beach. Lorsque je m'ennuie, je mange toujours des gâteaux ou des bonbons, cependant, aujourd'hui il n'y en a plus dans le placard : c'est donc le drame. Je décide de me rendre au centre-ville de Spring Hill en bus, à Dowtown pour être plus précise, je m'y balade un long moment, puisque je sais que si je rentre à la maison, je ne ferai que glander sur le canapé. Je m'arrête devant une épicerie, j'aimerais bien y acheter un Toblerone, j'ai vraiment trop envie de chocolat, mais j'ai oublié mon argent de poche à l'appartement, maladroite que je suis. Tant pis, le marchand ne râlera pas pour quelques euros, puis de toute façon, je me ferai discrète, il ne me verra donc pas. Je m'approche doucement de ma cible, l'attrape puis la coince sous mon t-shirt, je ressors ensuite du magasin et sors ma friandise de sa cachette, j'ouvre le paquet puis mange un bout, je pense avoir réussi ma mission sans problème, mais pourtant, j'ai l'impression d'avoir été repérée..

Rien de bien passionnant aujourd'hui, la ville était calme comme à 98% du temps. Les bars étaient peu fréquentés et les rues assez désertiques, cette ville était décidément parfaite pour un petit couple de vieux retraités. Je me plains et pourtant j'ai toujours voulu d'une retraite tranquille loin des grandes villes, mais je ne m'attendais pas à un changement si brut d'environnement, à part les quelques rumeurs assez glauque de cette ville rien n'éveillait ma curiosité. Je m'arrête à l'épicerie du coin dans l'espoir de me trouver un remontant un peu plus coriace qu'une clope. Alors que j'allais pour payer mon pack de bière, de mon œil attentif, j'observe de loin une jeune femme cachant discrètement du chocolat sous son t-shirt, tout le monde et même un aveugle aurait lu dans le jeu de cette jeune femme, oui tout le monde sauf le gérant qui semblait occupé à rester compter le nombre de cafard à cheminer le long des murs. Je pose mon billet sur le comptoir sortant de l'épicerie, suivant au pas la jeune demoiselle, qui sait, peut-être que cette journée ne sera pas aussi ennuyeuse que prévu. « Hum, le coup du T-shirt, un classique de gosse. » J'essaie d'attirer son attention, ça à l'air de bien marcher.

Je me retourne, on m'a donc bien adressé la parole, au début j'ai grave eu peur que se soit l'épicier, mais je me suis vite rendue compte que ce n'était pas le cas. Cependant, pour qui est-ce qu'il se prend celui-là à critiquer mes techniques ? « Et vous auriez fait comment, vous ? » lui répondis-je d'une voix hautaine, tout en le toisant du regard. Je l'examine de haut en bas, sans me soucier du fait qu'il me voit, il doit avoir la trentaine, mais après tout, je m'en fiche complètement. Je plonge à nouveau mes yeux bleus dans les siens. Je le regarde durement, je n'apprécie pas le fait que l'on me rabaisse en quelque sorte, puis je suis toujours sur la défensive, et le fait qu'l m'ait surpris n'arrange pas vraiment les choses.