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You've got a date with death ╰☆╮ Feat Thaddeus

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You've got a date with death
Ft. Thaddeus Morgan
 
Vendredi 26 Mai 2017, 20H00

Depuis ces derniers temps, les cadavres défilent à la morgue du commissariat de Spring Hill. Rien que cette semaine, j'ai autopsié trois corps. Deux femmes et un homme. La première d'entre elle, Allison Davis, est décédée des suites d'un empoisonnement à la tétrodotoxine, tandis que la seconde, Chelsea Keynes, a été poignardée à deux reprises à la poitrine avec une petite lame fine. Probablement un surin. L'homme, un dénommé Dexter Ellison, a quant à lui été battu à mort avec un objet lourd en métal. Vu les marques laissées sur la peau ainsi que la forme des fractures, je suis convaincu qu'il s'agit d'un pied de biche. La police a déjà résolu deux affaires sur trois. Seul le meurtrier d'Allison Davis court toujours dans la nature. Ce soir, c'est moi qui suis de garde. En arrivant au commissariat, les policiers étant de service de nuit me saluent de leurs traditionnels : « Bonsoir Doc' ». Je leur retourne la politesse de façon beaucoup plus formelle, et en les appelant par leur grade ainsi que leur nom de famille. La morgue se trouve au second sous-sol. Juste en dessous de la salle des archives et des celés. Mon interne m'a prévenu qu'un corps était arrivé un peu plus tôt dans l'après midi. Un tout jeune homme retrouvé au milieu d'un terrain vague de High Point. Il n'avait rien sur lui qui puisse nous permettre de l'identifier. Ses empreintes n'ont rien donné du côté du fichier des personnes disparues. Bref, beaucoup de questions et peu de réponses. Encore une mort bien mystérieuse qui vient assombrir un peu plus notre petite ville de Spring Hill. Une fois arrivé dans « le frigo », comme l'appelle les flics, je retrouve ma jeune élève qui me fait un rapport détaillé. Elle a radiographiée la totalité du corps de notre victime, effectuée les prélèvements d'usages et lancée les tests. Le résultat des analyses préliminaires ne devrait pas tarder à tomber. Consciencieuse jusqu'au bout des ongles, Alison a déjà annoté ses premières constations dans le rapport d'autopsie. C'est parfait. Professionnelle et appliquée : comme toujours. Je sais cependant qu'elle est quelque peu chamboulée.

L'une de nos récentes victimes, portait le même nom qu'elle et avait son âge. C'est le genre de chose qui vous marque et qui vous hante pendant un moment. D'autant plus lorsque l'on commence à faire ses armes dans ce métier. Depuis deux-trois jours, je fais tout mon possible pour la ménager et la préserver. D'un ton avenant et admiratif, je lui dis : « Très bon travail Mademoiselle Raynes. Il est tard. Rentrez et reposez-vous. Vous l'avez bien mérité. ». Alison me remercie d'un « Merci Docteur Kwon » englobé dans un sourire crispé et fatigué. Après m'avoir souhaité bon courage, elle quitte finalement la morgue, me laissant seul avec ce gamin qui devait à peine avoir vingt ans. Il avait toute la vie devant lui. J'ai toujours beaucoup de mal lorsque ce sont des jeunes qui sont sur la table. Après avoir prit connaissance des notes de mon interne, j'étudie les radios affichées sur le terminal. A l'aide de la tablette, j'agrandis quarante fois certains os. Plusieurs fractures au niveau du radius et du cubitus droit. D'autres sur le tibia et le fémur gauche. Elles sont toutes remodelées. Je ne pense pas qu'il puisse s'agir de maltraitance. Leur régularité laisse à penser qu'elles sont dues à une pratique sportive. Je porte ensuite mon attention sur le gamin allongé sur la table en métal. Après avoir pris une profonde inspiration, je m'adresse à la victime : « Salut … . Si j'en crois tes radios, tu étais un sacré casse-cou. Tu devais certainement adoré rider du côté du skatepark avec tes potes. On découvrira ce qu'il s'est passé et qui t'a fait ça. Je te le promets. ». Je pense être le seul légiste de ce pays qui parle, et surtout qui s’intéresse à ses victimes. Mes collègues ont tendance à oublier que l'on s'occupe de personnes ayant eu une vie ainsi qu'une histoire, et non de vulgaires morceaux de viandes. Voilà pourquoi je mets un point d'honneur à connaître le vécu des personnes que j'autopsie, en plus de découvrir ce qui est à l'origine de leur mort. Ce sont avant tout des êtres humains qui méritent que l'on s’intéresse a eux.

J'estime qu'on se doit de les traiter avec un minimum de respect et de dignité. Non, je ne suis pas de ces médecins légistes cyniques qui témoignent une indifférence souveraine aux personnes sur lesquelles ils travaillent. Si j'en juge les marques sur son cou, ce gamin a vraisemblablement était étranglé à mains nus. La cause de la mort ne fait aucun doute : asphyxie par strangulation avec écrasement du larynx. L’hémorragie pétéchiale au niveau de ces yeux, ainsi que la radio de la trachée renforcent ce diagnostic. La longueur des doigts ainsi que la taille des mains de l'agresseur, laissent à penser que ce dernier doit mesurer plus d'un mètre quatre-vingt cinq. Je vais effectuer un relevé. Avec un peu de chance, l'assassin nous a laissé des cellules épithéliales. Ca y est l'échantillon est traité par le séquenceur d'ADN. Je croise les doigts pour que l'on ait une correspondance. En attendant le verdict de la machine, je passe une blouse, un tablier et revêts des gants en latex. De retour auprès de la table d'autopsie, j'attrape un scalpel sur le plateau de dissection à ma gauche. Après une profonde inspiration, j'effectue une large incision le long du sternum de la victime. Première étape, vérifier le contenu du bol alimentaire. Cela peut sembler inutile au vu de la cause de la mort, mais c'est la procédure. Il faut la respecter scrupuleusement, sinon le juge pourra acquitter l'accusé en cas de vice ou de défaut dans le rapport d'autopsie. Une fois la chair déployée de part en part telles les ailes d'un papillon, j'examine le contenu de l'estomac. Des restes de snack, de frites, de sundae … . Son dernier repas m'a tout bonnement l'air d'avoir été pris dans un fast food. Alors que je m’apprêtais à retirer l'organe afin de le placer dans un bocal rempli de formol, des pas se mirent à résonner dans le couloir. Alison a sûrement dû oublier quelque chose. La porte s'entrouvrit alors, tandis que je tenais dans les mains les viscères de la victime.                    

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Vendredi 26 Mai 2017, 20H00

Thaddeus était sur le chemin de sa tournée à vélo. Parfois c'était très tôt le matin, parfois c'était tard le soir. Il n'avait aucun diplôme mais il ne se plaignait pas de son job. Pédaler sur vélo lui donnait une sensation de liberté qu'il n'avait pas eu, enfermé dans grenier pendant des années. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il avait passé des années dans ce grenier même si ça n'avait pas été un grenier plein de poussière. Il avait bien le droit d'être comme son frère et sa soeur, pouvoir aller comme il le voulait où il le voulait.  La seule fois où il s'était échappé pour aller dehors, ça s'était mal terminé. Thaddeus s'en souvenait encore. Et aujourd'hui encore, il avait l'impression qu'on allait l'attaquer à tous les coins de rue, c'était pour ça qu'il gardait dans la poche intérieure de sa veste, le grand couteau à découper de la cuisine. Ca le rassurait, et il pourrait se défendre en cas d'attaque.

Ce soir, il était dans le quartier de la morgue. Thaddeus se sentait fasciné par les cadavres, et le métier de médecin légiste mais il ne pourrait jamais devenir ça, parce que l'école, c'était pas son truc. Il avait été trop concentré à demander à sa mère pourquoi il restait enfermé et pourquoi il ne pouvait pas à l'école comme son frère et sa soeur. Il les avait jalousé et détesté sur le moment et il ressentait encore de la rancoeur parfois. Mais il ne montrait jamais rien. Lorsqu'il finit de distribuer le dernier journal du quartier, Thaddeus alla, comme à son habitude, passer à moment à observer les médecins légistes. Il était comme un petit garçon devant un spectacle de marionnettes. Il était autre. Il passait dans un état second quand il était dans la salle des cadavres. Les voix qui guidaient Thaddeus étaient silencieuses ce soir et le jeune garçon était anxieux. Il avait peur.

Le jeune garçon se mit dans son coin préféré, assez pour voir mais quand même caché pour pas qu'on le choppe. Mais aujourd'hui, il avait un mauvais pressentiment. Il n'était pas bien, nerveux. Cette nervosité le poussa à se faire voir du médecin. Il n'était pas sûr, mais le cadavre trouvé lui disait quelque chose. Peut être un des garçons qui faisait du skate et que Thaddeus observait quand il était dans son grenier. Thaddeus s'en fichait s'il se mettait dehors. Pourtant quand il entra dans la pièce et qu'il surprit le médecin avec un organe à la main, Thaddeus se sentit vulnérable et fort à la fois. Il croisa les bras et dit:

"Je suis désolé de vous déranger... je voulais savoir s'il était possible de vous observer... "                

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Un coup d’œil furtif en direction du casier d’Alison resté entrouvert, m’indique qu’elle n’a à priori rien oublié en partant. De plus, elle n’emprunte jamais le couloir pour venir ici. A l’instar de tout le personnel de la morgue, elle utilise un badge qui lui permet d’accéder aux sous-sols du commissariat, depuis l’entrée située à l’arrière de l’édifice. La façon dont la personne souhaitant entrer joue avec la poignée de la porte, laisse à penser qu’il ne s’agit pas de quelqu’un travaillant ici. Pendant un instant, je reste pétrifié. Les mains aux prises avec un estomac humain et en suspens au dessus d’un corps, je me mets dès lors à imaginer le pire. Une fois encore, c’est comme si la fiction rejoignait la réalité. J’ai l’impression d’être dans The Corpse of Discord. Lorsque le Docteur Matsuda se fait poignarder d’un coup de bistouri au poumon par l’assassin. Ce dernier parvient à voler le cadavre à la morgue, alors que l’infortuné Docteur était entrain de l’autopsier. Mais où diable vais-je donc chercher tout ça ?! Je ferais mieux d’arrêter d’écrire des thrillers policiers et de me concentrer uniquement sur la médecine légale. Curieusement, j’ai la sensation qu’il serait moins dangereux pour moi de prendre le scalpel plutôt que la plume. Il n’y a qu’à voir toutes les lettres et les e-mails que je reçois de la part de détraqués ayant lu mes bouquins. Rien que cette année, le juge m’a accordé cinq injonctions d’éloignement, contre des sociopathes qui me collaient d’un peu trop près. Au moment où l’imposante porte en acier s’ouvre en grand, j’ai le sentiment que mon cœur est sur le point de bondir hors de ma cage thoracique. Un peu comme s’il n’avait qu’une envie : rejoindre et enlacer celui de la victime en contrebas. Quelle n’est pas ma surprise, lorsque je découvre que le mystérieux visiteur n’est autre qu’un « gosse ». Bizarrement, il n’a pas spécialement l’air d’être horrifié par le macabre tableau qui se présente à lui. Certes, il semble quelque peu sidéré, mais en aucun il ne donne l’impression d’être en état de choc. Ce qui est plutôt admirable.

Bon nombre de jeunes de son âge auraient certainement été révulsés et traumatisés ad vitam eternam par un tel spectacle. Je reste interdit et coi pendant quelques secondes. Mes yeux clignent à vivre allure tels des feux de positions. Les bras m’en tombent. Au sens figuré, évidemment. Comment a-t-il pu arriver jusque ici ? Sa voix n’est pas assurée, mais ses propos sont impressionnant de cohérence. Le timbre de sa voix est à mi-chemin entre celui d’un enfant et celui d’un homme. Je secoue légèrement la tête pour revenir à la réalité. En toute hâte, je pars déposer l’estomac dans mes mains dans un bocal de formol, posé sur une étagère à droite de la table d’autopsie. N’y tenant plus, je finis par lui poser la question qui me brûle les lèvres sur un ton pour le moins consterné : « Que … Comment est-ce que tu as fais pour arriver jusque ici sans te faire surprendre ? ». Le jeune garçon au visage de poupon se mure dans un mutisme. C’est comme s’il ne m’entendait pas. Il fixe le cadavre sur la table d’autopsie avec une inquiétante fascination. Je reconnais que c’est assez édifiant. On jurerait qu’il est hypnotisé par la dépouille sous ses yeux, et qu’il n’a qu’une envie : s’approcher d’elle voire la toucher. Anxieux, je retire mes gants constellés de sang avant de les jeter dans un poubelle sur laquelle un écriteau « Déchets médicaux » est apposé. Soucieux pour cet adolescent, je m’approche de lui, pose une main sur son épaule et tente de lui faire tourner le dos à la table d’autopsie. « Ecoute, tu ne devrais pas ... ». Je n’ai pas le temps de finir ma phrase. Le gamin gesticule et se débat. Un peu plus angoissé que précédemment, il répète en boucle sur un ton légèrement affolé, un mot que j’ai toutes les peines du monde à comprendre. Qu’est qu’il essaye de me dire ? Adam ? Allan ? Aidan ? Attend une minute. Ne me dis pas que … . Mais oui, il connaît la victime ! Oh bordel … . Bon ok ok, restons calme. Qu’est-ce que l’inspecteur Ellison ferait dans une pareille situation ?

S’il arrive a authentifier le corps et ainsi identifier formellement la victime, cela sera déjà un grand pas dans l’avancé de l’enquête. Mais comment je suis sensé faire ? Je suis un scientifique moi. Un rat de laboratoire. Pas un flic. Je finis par le lâcher et recule de quelques pas. Les mains très légèrement levées pour lui montrer que je le laisse tranquille, je cherche les mots justes afin de l’apaiser. Ce n’est pas une mince affaire, mais il semblerait que j’y parvienne tant bien que mal. Le calme reprenant ses droits, je lui demande d’attendre ici quelques instants. De retour derrière ma table d’autopsie, je remonte le linceul posé sur le bassin du défunt, afin de cacher ses entrailles ouvertes de façon béante. Même si ce jeune adulte m’a l’air d’avoir le cœur bien accroché, je préfère lui épargner la vue d’un cadavre éventré. C’est le genre de chose qu’aucun être humain ne devrait voir de toute sa vie. Je relève la tête vers le gamin, et m’adresse à lui sur un ton bienfaiteur, limite protecteur. « Tu peux approcher, si tu te sens prêt. ». Ce qu’il fit sans trop hésiter. D’un pas lent, il s’avance vers la table les yeux hagards. Il pose la pulpe de ses doigts sur le métal et regarde le visage de la victime. Ils doivent à peu de chose près avoir le même âge. Si ça se trouve, ils étaient amis ? Ou bien ils allaient en cours ensemble ? Peut-être même qu’ils habitaient le même quartier ? Gorge nouée, il déglutit sa salive avec difficulté. Sa mâchoire se crispe. Il serre les dents et enfonce ses ongles dans le métal sous ses doigts. J’ai assisté à suffisamment d’interrogatoires au côté de l’Inspecteur Ellison ou du lieutenant Zimmerman, pour être en mesure de décrypter les éléments de langage non-verbal chez les individus. Penché légèrement en avant, je cherche à capturer des yeux son regard. Sur un ton plein d’empathie, je lui demande à voix mi-basse : « Tu le connaissais, n’est-ce pas ? ».

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Vendredi 26 Mai 2017, 20H00

Thaddeus n'aimait pas se faire surprendre. Il n'aimait pas grand chose. Mais là, il voulait observer, il voulait voir. C'était un truc légal de découper des corps mais il savait que jamais il ne pourrait faire ce métier. Il savait plein de choses qui le rendait fou. Il avait l'impression qu'il ne serait jamais heureux. Thaddeus observa dans le silence. Il se perdait dans ses réflexions, même les voix revenaient et se moquaient de lui. Il n'arriverait jamais à rien. Juste à être fini enfermé. Comme toujours. Peut être était-ce là sa vraie place. Dans un grenier. Loin du monde réel. Loin de tout ça.

Il sortit de sa rêverie et s'avança un peu plus, fasciné par ça. Il était ni trop loin, ni trop près quand soudain l'homme lui posa une question. Il voulait savoir comment il avait fait pour passé sans être vu. Thaddeus haussa les épaules et il répondit:

"J'ai l'habitude à ce qu'on me remarque pas... pourquoi ça changerait aujourd'hui?"

C'était vrai. Pourquoi tout ça changerait? Thaddeus ne serait que le fantôme de cette ville. Peut être était-il en train de rêver et il se réveillerait dans son lit en se demandant pourquoi il avait fait un tel rêve. Mais non il était bien là. Soudain, quelque chose attira son regard. Le visage du cadavre. Thaddeus devint pâle. Le garçon était celui qui squattait le skate parc en face de chez lui. Thaddeus l'observait souvent de la fenêtre du grenier. Il s'imaginait être à sa place, puis à ses côtés. Quand il pouvait ouvrir la fenêtre, Thaddeus avait entendu son prénom. Adam. Et Thaddeus s'était imaginé lui parler. Il s'était imaginé plein de choses. Trop de choses et tout s'effondrait en un instant. Lorsque l'homme l'attrapa, Thaddeus prit peur et il se débattit violemment.

"Lâchez-moi! Mais lâchez moi!"

Ce n'était pas possible. Le rêve se transformait en cauchemar et Thaddeus ne semblait plus que l'ombre de lui même. La voix au loin de l'homme l'attira vers le présent mais il avait du mal à s'exprimer. Il dit cependant:

"Je le connaissais sans le connaître...."

Il ne pouvait pas dire qu'il l'observait du grenier où il était enfermé. Ca ne sonnait pas normal. Mais rien n'était normal chez lui.      

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C’est quand même incroyable. Je ne m’explique toujours pas comment diable quelqu’un n’étant pas accrédité peut arriver jusqu’ici. De plus, si j’en crois ce qu’il raconte, ce n’est pas la première fois qu’il parvient à s’immiscer dans les sous-sols du commissariat. Qu’il puisse rentrer dans ce dernier, ça passe encore, je peux le comprendre. Chacun est libre d’aller et de venir. Ne serait-ce que pour porter plainte ou répondre aux convocations de la police. En revanche, pour accéder aux parties dites « privées » de l’édifice, il faut montrer patte blanche. Pour se rendre à la salle des archives et des celés ainsi qu’à la morgue, il faut inscrire un code, délivré en temps normal uniquement aux employés, sur le digicode de l’ascenseur. J’ignore totalement comment il a pu se le procurer. Ceci dit, ce n’est pas ce qui me sidère le plus. Je n’arrive toujours pas à comprendre la façon dont il est parvenu à échapper à la vigilance des gardes. Les couloirs sont truffés de caméras de surveillance. Les techniciens travaillant dans la salle de contrôle auraient forcément dû le repérer. Quoi que, si ce n’est pas la première fois qu’il flâne dans cette partie du bâtiment, cela démystifie la question à laquelle je tente de répondre depuis son arrivée. Il doit sûrement connaître sur le bout des doigts l’emplacement exacte des appareils de vidéosurveillance. Ce qui porte à croire, qu’il sait où sont les angles morts, lui permettant de se soustraire aux champs couverts par les caméras. Toujours est-il que tout cela ne me rassure en rien. Si n’importe qui peut entrer ici comme dans un moulin, il y a de quoi s’interroger sur l’efficacité du dispositif de sécurité en vigueur. Je pense qu’il serait judicieux de revoir et de renforcer tout ce qui est déjà en place. Il faudra que j’en touche deux mots au patron ainsi qu’à Zimmerman et Ellison. Je ne vais quand même pas mettre ce gosse à la porte. Il est pour l’heure le seul qui puisse nous en dire un peu plus sur la victime. Je sais bien que ce n’est clairement pas dans mes compétences, mais je vais devoir l’interroger. Etant donné que tout les flics travaillant sur cette affaire sont soit de repos, soit sur le terrain, cela fait de moi l’unique personne dans ces murs ayant connaissance du dossier. Pfff … ah je vous jure, il faut vraiment tout faire soi-même ici ! Bon comment je vais bien pouvoir amener la chose ? Il a beau affirmer qu’il ne le connaissait pas plus que ça, son attitude ne colle pas avec ses dires. Certes, il est possible qu’il ne le coutoyait pas au quotidien.

Toutefois, s’il s’agissait pour lui d’un parfait inconnu ou d’un type lambda, il n’aurait pas réagi de la sorte. Il aurait témoigné du détachement et de l’indifférence à l’égard de la victime. Or là, il semble clairement affecté et quelque peu ému. Quelque chose me dit que le jeune sur la table, représentait bien plus qu’une simple connaissance aux yeux de ce garçon au comportement singulier. J’attrape le rapport d’autopsie sur le bureau derrière moi, et dégaine un stylo de la poche pectorale de ma blouse. Ohlalala, comment je vais bien pouvoir m’y prendre. En temps normal, les rapports humains ce n’est pas vraiment mon truc. Pourtant là, je n’ai pas vraiment le choix. J’opte pour une approche informelle. Rien à voir avec les interrogatoires que font les flics d’habitude. Je ne vais pas le mitrailler avec des questions en rafale. Mieux vaut que je le laisse librement parler. « Tu sais, parfois dans les homicides des petits détails, qui semblent insignifiants, peuvent s’avérer cruciaux. Est-ce que tu sais comment il s’appelait ? Ce qu’il aimait faire ? ». Dans un haussement d’épaules, l’adolescent m’apprend que le défunt s’appelait Adam. Toutefois, il ignore son nom de famille. J’en profite pour remplir les blancs dans mon rapport en annotant le prénom du macchabée. Méfiant, le gamin marque un silence avant de reprendre. D’après lui, il devait certainement habité du côté de High Point. Ca se tient. Après tout, c’est dans ce quartier que le corps a été découvert. Il ajoute que la victime venait quasiment tout les jours au skatepark. Hum, j’avais vu juste. Toutes ses fractures remodelées été donc bien dues à des chutes en skateboard. Je me contente de hocher la tête. Ne voulant pas l’interrompre, je garde le silence et le laisse s’exprimer à sa guise. Avec une certaine nonchalance, mon intrépide visiteur m’apprend que Adam venait parfois au skatepark une fois la nuit tombée. Ah, là ça devient intéressant. Le soir, cet endroit se transforme en repaire pour dealeurs et toxicos en tout genre. Peut-être qu’une transaction s’est mal passée ? Il tente de rouler son dealeur. Ce dernier s’en aperçoit. La situation dégénère, et il l’étrangle jusqu’à ce que mort s’en suive. Enfin, ce n’est qu’une hypothèse. Nous ne disposons pour l’heure d’aucune preuve susceptible d’étayer ce scenario. Les lividités cadavériques situent la mort entre deux et quatre heures du matin. C’est le seul élément qui tend à défendre l'éventualité que je viens d’énoncer. Sur une feuille blanche en annexe du rapport, j’inscris cette piste qui me semble plus que probante.

Je suis certain qu’Ellison et Zimmerman souhaiteront la creuser davantage. Pensif, je mordille l’extrémité de mon stylo tout en fronçant les sourcils. Je finis par clore le rapport, avant de le remettre là où je l’ai pris. Le garçon, qui ne doit pas avoir plus de vingt ans lui aussi, assure que c’est tout ce qu’il peut dire. Hum, je suis perplexe. Est-ce vraiment tout ce qu’il peut dire ? Ne serait-ce pas plutôt, tout ce qu’il veut bien me dire … ? Fidèle à ma ligne de conduite, je n’insiste pas. Tout en me contentant d’opiner du chef, je lui adresse un timide sourire et ajoute : « C’est déjà pas mal. Je pense que cela va intéresser les policiers qui sont en charge de cette affaire. Merci beaucoup pour ton aide. ». A en juger par ses yeux écarquillés, on dirait qu’il n’a pas l’impression d’avoir été d’une quelconque utilité. Pourtant, c’est bel et bien le cas. Nous en savons déjà un peu plus sur la victime, et nous tenons peut-être un début de piste. Le garçon aux yeux noisettes reporte son attention sur le mort qu’il « connaissait sans le connaître ». Ce n’est franchement pas l’image qu’il renvoie. Ses yeux semblent comme embrumés par les larmes. Il remue nerveusement sa main. Comme s’il voulait prendre celle du défunt. Deux hypothèses. Soit, il a une fascination des plus morbides pour les cadavres. Soit, comme je l’ai déjà dit, la victime représentait plus pour lui qu’il veut bien le laisser croire. L’expression de mon visage prend un certaine gravité. Lèvres plissés, je pars rejoindre le jeune homme intrépide de l’autre côté de la table. Sa respiration est saccadée et irrégulière. Afin de tenter d’annihiler sa nervosité, j’ajoute sur un ton à la fois neutre et compatissant : « Quand j’aurais terminé de l’examiner, je le recoudrais. La cicatrice sur son thorax sera certes imposante, mais elle devrait à peine se voir. Bref, il n’y aura aucune trace apparente de mon travail. Je pense que cela aidera sûrement la famille à faire son deuil, une fois que le corps d’Adam leur aura été remis. ». Si je dis ça, c’est aussi pour lui. Je n’ai pas envie que la dernière image qu’il ait de ce gars, soit celle qu’il a vu précédemment. D’ordinaire quand on referme, on utilise des agrafes. Cette fois-ci, je pense que je vais faire une exception. Je dois sûrement avoir un kit de suture qui traîne quelque part ici. Ah tiens, les résultats de l’analyse que j’ai lancé tout à l’heure sont prêts. Le « bip bip » de la machine indique qu’il y avait bien des traces d’ADN, sur les marques autour du cou d’Adam. L’étau se resserre. J’espère que l’on a une correspondance, et que l’assassin est déjà référencé dans les fichiers de la police.

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Vendredi 26 Mai 2017, 20H00

Thaddeus regarda le corps ouvert. Il n'aurait pas vraiment de chagrin. Après tout il ne connaissait vraiment pas le garçon. Il passait juste son temps à l'observer depuis sa fenêtre. Il était le prisonnier du grenier et vivait sa vie d'ado à travers les autres. Il se perdait encore dans les pensées à s'imaginer une autre vie s'il avait pu librement aller à droite et à gauche. Mais non, il avait été puni. Puni pour avoir frapper ce garçon et ce pendant 8 ans. Enfin, il savait que ça faisait 8 ans parce que parfois, il entendait la télé quand c'était fort. Mais il en voulait à toute sa famille pour être différent des autres. Il était un monstre, l'anormal. Il était tout sauf un garçon de 19 ans.

Thaddeus revint à la réalité. Il était libre mais il s'enfermait lui même. Il s'empêchait de vivre. Le médecin lui parlait mais Thaddeus avait du mal à revenir vers le présent. Il entendit au loin que le médecin parlait de la police. Il s'inquiéta un peu. Il ne voulait pas avoir à faire à la police. Mais il enchaîna sur le corps du garçon, Adam. Au moins, il savait qu'il ne pourrait plus rien tenter avec lui, c'était fini. Il regarda le corps puis le médecin avant de dire:

"Je comprend pas pourquoi tout ça est arrivé.. Je veux dire... pourquoi lui?"

C'était vrai qu'il ne comprenait pas pourquoi Adam se retrouvait ici, mort. Il n'avait pas eu le temps de l'approcher, ni même de lui parler. Il reprit alors:

"Vous faites tous les jours? Et comment vous êtes arrivé à ce poste?"      

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Hum. Il y a quelque chose pour le moins étrange chez ce garçon. Il est de toute évidence en pleine possession de ses moyens, mais d’un autre côté … hum, je ne serais pas comment l’expliquer. C’est comme s’il était ailleurs. Absent. Lunaire. A chaque question que je lui pose, il marque une sorte de temps d’arrêt. Toutefois, cela ne ressemble pas à un instant de réflexion. Il n’a pas l’air de soupeser ou choisir avec soin les mots qu’il emploie. Non. On dirait plutôt, qu’il a besoin d’un certain temps avant d’assimiler ce que je lui dis. Mais, ce n’est pas le plus déroutant. Pour commencer, il y a ses imperceptibles sursauts. Cette façon qu’il a de clore les paupières, et de remuer succinctement la tête aussi. Et enfin, il y a également ses réactions … parfois violentes et disproportionnées. Comme tout à l’heure, lorsque j’ai essayé de lui faire détourner les yeux du cadavre. Pas de doute, il mène une sorte de combat intérieur contre lui même. Enfin, si je puis dire. Aïe, aïe, ça craint … . Pourquoi, est-ce qu’il faut toujours que j’attire les névrosés comme un aimant ? C’est dans ces moments là, que je regrette d’avoir séché mes cours de psycho. Oui, là j’en suis quasiment convaincu, ce gamin relève du cas clinique. Un schizophrène … manquait plus que cela ! Quoi que, ce n’est peut-être pas nécessairement cette pathologie. D’après un article, que j’ai lu dans la revue médicale de l’université d’Orlando, il existe une anomalie congénitale qui se présente sous les mêmes symptômes que la schizophrénie. Il s’agit d’un petit trou dans l’oreille interne. A l’instar des patients présentant des signes de schizophrénie, les personnes atteintes de cette petite malformation peuvent entendre des voix. Par chance, cela s’opère et tout les troubles disparaissent une fois l’intervention réussie.

Bon … ! Schizo ou pas, ce qui est clair, c’est que je marche sur des charbons ardents là. Ce gosse est de toute évidence déranger. Il va falloir que je prenne des pincettes. Pfff, ah je vous jure, qu’est-ce qui ne faut pas faire de nos jours ! Pourquoi lui ? Ah, bah en voilà une bien bonne question mon jeune ami ! Hélas, je ne suis pas dans le secret des dieux. Comment veut-il que je sache moi ? Je suis légiste, pas omnipotent. Bon, je vais rester évasif. Calme et … un peu philosophe aussi, tiens ! Ok, il faut que je lui sorte quelque chose de net et concis. Quelque chose de simple et efficace, comme moi. Aller, je me lance : « Tu sais, l’être humain est un bien curieux spécimen. La cruauté et la barbarie qu’il est capable d’infliger à ses semblables sont pour le moins … consternantes. Ce dont je suis certain, c’est qu’Adam connaissait son assassin. Son corps ne présente aucune blessure défensive, ou trace indiquant qu’il y ait eu lutte. Parmi les mobiles : l’argent, la drogue et le crime passionnel me paraissent les plus probables. Mais bon la recherche du « pourquoi ? », c’est le travail de la police : pas le mien. ». C’est vrai. Le pourquoi dans les homicides, c’est un peu le cadet de mes soucis. Mon job consiste à répondre au questions comment, - quand l’endroit où le corps a été retrouvé, n’est pas le lieu où le meurtre a été commis – et qui, lorsque la victime n’a rien permettant de l’identifier. Ou pire, quand sa dépouille est en trop mauvais état, pour être authentifier par qui que ce soit. Mine de rien, je ne suis pas mécontent de moi. J’ai été serein, pédagogue, gentil. Rien qui puisse laisser transparaître un quelconque malaise, à l’idée de me retrouver nez à nez avec un … garçon qui n’est pas totalement d’équerre, dirons nous ! En tout cas, je sens qu’il est déjà un peu moins sur la défensive. Il se rend compte que je ne le traite pas comme quelqu’un de potentiellement dangereux. Je réponds à ses questions, je lui explique deux ou trois petites choses.

Bref, je le mets sur un même pied d’égalité que moi. Et surtout, le plus important, j’évite autant que faire se peut de le contrarier ou de le brusquer. Sinon, c’est une nouvelle crise de colère et de nerfs assurée ! Pfffiou. Franchement, je leur tire mon chapeau aux gars bossant en psychiatrie. Pour la première fois, je me rends compte que leur quotidien est vraiment arasant et anxiogène. Oh non … . Ses lèvres se décèlent à nouveau. Je sens venir une nouvelle question … . Moi ? Ohlala, alors là ça devient carrément épineux. Ok Andy, cool. Tout va très bien se passer. Sourcils légèrement arqués, j’arbore une illusion de sourire, avant de déclarer sur un ton placide et d’une neutralité déconcertante : « Absolument. Je suis coroner. Ou légiste si tu préfères. Les personnes n’étant pas décédées d’une mort naturelle arrivent ici. Mon travail de tout les jours consiste à déterminer depuis combien de temps, et surtout comment, sont-elles mortes. Comment je suis arrivé ici ? Eh bien pour faire court, j’ai fait huit ans de médecine légale à la FAC de Colombia, et puis la police du Comté de Hernando m’a proposé un poste lorsque j’ai obtenu mon diplôme. ». Le bip bip du séquenceur d’ADN, se rappelle soudainement à moi. D’un ton légèrement contrit, je prie l’adolescent de m’excuser un petit instant. Après avoir récupéré la tablette, que j’avais laissé plus tôt près du plateau contenant les instruments de dissection, j’affiche le résultat de l’analyse sur le terminal. Argh ! Évidement, c’était trop beau pour être vrai. On ne dispose que d’un profil partiel. Ma déception ainsi que ma frustration doivent être plus que palpables, puisque le garçon me rejoint. Ses grands yeux me fixent avec insistance. Il veut sans doute savoir ce que cette histogramme signifie. Je décide de m’improviser professeur de génétique, afin de lui décrypter ce qu’il voit. Sur un ton posé et didactique je lui dis alors : « C’est un échantillon d’ADN que j’ai prélevé sur les marques de strangulation autour du cou d’Adam. Toutefois, il est trop détérioré pour que l’on ait une correspondance avec les fichiers de la police. ».

« Tu vois tout ces pics là ? Ils correspondent aux caractéristiques génétiques de l’agresseur. Certains peuvent nous donner des informations sur ses particularités physiques. Dans ce cas ci, il s’agit … d’un homme. De type caucasien. Les yeux verts. Brun. Entre vingt-trois et vingt-huit ans. Et … »
. Une des pointes du résultat attire mon attention. Je m’approche de l’écran, et touche cette fameuse ligne. Sourcils froncés, j’incline légèrement la tête sur le côté. Comme si je cherchais à me concentrer davantage. Je suis quasiment sûr de moi, mais une petite vérification s’impose. Ni une ni deux, je me munie d’un épais manuel prenant la poussière sur mon bureau, et feuillette les pages de manière frénétique. C’est bien ça ! Diabète héréditaire de type 2 ! La voici la raison des traces d’insuline qu’Alison a prélevé sur le T-shirt d’Adam, et que j’étais incapable d’expliquer. Si le tueur est diabétique, il y a fort à parier qu’il soit suivi. La police devrait facilement avoir accès aux dossier médicaux des hôpitaux environnants grâce aux bases de données. En recoupant les attributs biométriques que je viens d’interpréter, on devrait rapidement mettre la main sur notre coupable. D’après les marqueurs que j’ai relevé sur la gorge de la victime, l’assassin avoisine les  1m85. Etant donné que l’os Hyoïde d’Adam est complètement broyé, le tueur a dû exercer une pression correspondant à …  un peu plus de soixante-dix kilos. C’est bon. Avec tous ça, on a assez pour obtenir un mandat d’arrêt auprès du juge. Je referme l’ouvrage d’un mouvement sec, et relève le nez en direction du jeune homme, qui semble un peu dérouté par mon empressement soudain. Un large sourire vient illuminer mon visage, faisant ainsi quasiment disparaître les deux petites amandes couleurs onyx me servant d’yeux. D’un ton triomphant, je brise le silence en déclarant : « On tient une piste solide. ».

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Vendredi 26 Mai 2017, 20H00

Il avait cette étrange fascination pour ce cadavre. Il était hypnotisé par lui et il ne se rendait pas compte que l'homme en face de lui devait se poser des questions sur lui. Lorsqu'il commença à parler de la violence, Thaddeus eut des petits sursauts. La violence, ça le connaissait bien. Il ressentait toujours l'envie de faire du mal aux autres. Il se vengeait de ce qu'il avait vécu. Il voulait même aller plus loin. Mais ça bien entendu,il n'allait rien dire à cet homme. Il se contenta de l'écouter et de repenser à Adam. Thaddeus l'avait toujours idéalisé et le fait de le revoir en cadavre le rendait encore plus idéal. Les voix dans sa tête étaient apaisées et elles lui répétaient qu'au moins, Thaddeus avait eu sa revanche, malgré lui. Il était libre, lui maintenant, tandis qu'Adam resterait dans l'état de cadavre dans une boîte le reste de sa vie. Deux sentiments se mélangeaient en lui. La colère et la tristesse. Le côté adulte et son côté enfant perdu. L'homme racontait son parcours. L'université. Il eut un rictus. Lui n'irait jamais à l'université. Il n'avait même pas suivi des cours au lycée. Et même à la maison, il n'avait rien fait.

Il répondit alors: "Vous avez de la chance d'avoir fait des études... Vous avez tous de la chance d'avoir fait ce que vous vouliez..." Il y avait de l'amertume dans sa voix. Lui, il ne pourrait jamais faire ce qu'il voudrait. En plus, il ne savait pas même pas ce qu'il pourrait faire. Thaddeus soupira et il regarda l'homme, détourna enfin son regard du corps d'Adam. Le légiste qui commençait à raconter ce qu'il voyait. Thaddeus ne comprenait absolument rien mais il écoutait. Parce qu'il trouvait ce métier passionnant. S'il avait eu une autre vie, il aurait pu faire des études mais ça resterait qu'un rêve. Il préféra rester silencieux pour ne pas passer pour un imbécile. Il regarda la salle et il dit: "Vous avez pas peur de tomber sur un cadavre encore vivant? Ou alors un meurtrier qui souhaite venir finir son oeuvre?"    

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Poholala, j’ai l’impression d’être dans un remake de Vol au-dessus d’un nid de coucou. Sauf que là, Jack Nicholson est un post pubère et l’hôpital psychiatrique une morgue. Ce qui fait de moi … l’infirmière Ratched ? Cette espèce de peau de vache ?! Ah non, hors de question ! Il faut à tout prix que je me raisonne. Comme je l’ai dit précédemment, dans ce genre de situation, le mieux est d’aller dans le sens des personnes que l’on a en face de soi. De ne pas les contrarier, les froisser, ou faire quoi que ce soit qui puisse être perçu par eux comme une menace. Un exercice des plus périlleux. C’est un peu comme si vous vous attaquiez à l’ascension du Mont Everest à mains nues. Vous savez d’entrée de jeu, que c’est du suicide et que vous partez au casse pipe. Il ne faut absolument pas que je me plante. Je n’ai rien qui puisse me venir en aide, s’il est pris d’une crise de démence. Pas de Lorazépam, ni de Clorazépate ou d’Oxazépam dans les environs, pour voler à mon secours. Merde, merde, merde ! Bon, on ne s’affole pas. Une chose à la fois. Si je parviens à garder la même ligne de conduite, il n’y a aucune raison pour que les choses dégénèrent. Du moins, j’ose l’espérer. Dans un premier temps, le fait qu’il me considère comme chanceux pour avoir fait des études me surprend. Puis rapidement, je prends conscience qu’il n’y a dans le fond rien d’étonnant à cela. Si comme je le présume depuis le début, ce garçon est en proie à des troubles du comportement, alors il n’y a rien d’époustouflant à ce que sa scolarité ait été chaotique. Je me gratte le coin du sourcil, tout en échafaudant une réponse qui puisse être la plus adéquate possible. Lorsque c’est le cas, je dis alors en prenant un grande inspiration. « Cette chance, toi aussi tu peux l’avoir. Il y a plein de possibilités. Si tu ne supportes pas les profs ou le cadre scolaire en général, rien ne t’empêche de suivre des cours par correspondance par exemple. Il n’y absolument aucune raison pour que tu ne puisses pas faire ce dont tu as envie, ou ce que tu désires. Du moment que cela reste dans la légalité, bien entendu ». J’étais bon là ? C’était un peu moyen quand même, non ? Désolé, mais franchement je ne peux pas mieux faire. Les quelques rudiments de psycho, dont Rim m’a brièvement fait part à l’époque où je sortais avec elle à la FAC, me semblent bien loin maintenant. C’était quoi déjà sa fameuse règle des trois « E » ? Empathie, écoute et … estime, il me semble.

Pour ce qui est de l’écoute, aucun problème de ce côté là. L’empathie : j’ose espérer en faire suffisamment preuve. Quant à l’estime, il me semble que je lui en témoigne. En tout cas, il est clair que je ne me montre pas condescendant. Je ne le prends pas de haut, ni ne le traite comme un moins que rien. Pour l’instant, ça paye. Oui mais, cela sera-t-il suffisant ? On verra bien. Alea Jacta Est, comme le disait nos amis latins. Sa remarque sur les morts revenant à la vie façon Walking Dead, me fait sourire de façon franche. La seconde n’est pas sans me rappeler l’intrigue du troisième opus, que j’ai écrit il y a sept ans de cela. The Corpse of Discord. Tout en sortant d’un des tiroirs de la table d’autopsie un kit de suture, je m’efforce de répondre le plus justement et le plus sincèrement possible à ses deux questions : « Par définition, un cadavre ne peut pas être encore vivant. Cela dit, c’est une excellente remarque. Lorsque je suis face à un corps ne présentant aucun signe de décomposition avancée, je m’assure toujours de deux choses. La première, l’absence de pouls, ou de rythme cardiaque si tu préfères. La seconde, c’est la température. Quelqu’un qui est en hypothermie, peut paraître décédé alors que non. En dessous de 28 degrés, on est en mesure d’affirmer avec certitude que la personne est morte. Hahaha ! Oui, c’est une chose qui m’a souvent hanté, et à laquelle j’ai longtemps songé. Heureusement, cela a peu de chance d’arriver. Une fois qu’un meurtrier a commis son forfait, trois fois sur quatre il tente de se faire oublier, en reprenant le cours de sa vie comme si de rien n’était, ou en menant une cavale. Dans le cas restant, il recommencera et l’on aura alors à faire à un tueur en série. ». Hum. Pas sûr que parler de tout cela soit la meilleure chose à faire, lorsque l’on est en présence d’une personne … instable. Toutefois, on dirait que c’est bien la première fois qu’il m’écoute avec attention. Comme s’il buvait mes paroles. A croire que tout ce qui est en lien avec les meurtres et les cadavres le passionne. J’ai une idée mais … si je fais ça et qu’on l’apprend, je me ferais à coup sûr virer. Pire, je risquerais d’être radié de l’ordre des médecins. Tant pis. Ce gamin mérite qu’on le respecte, et qu’on le traite comme un être humain à part entière. Ce n’est ni un lépreux, ni un pestiféré. Si ce que je fais l’intéresse, il a le droit d’observer. Qui sait, peut-être ai-je en face de moi un légiste en herbe qui s’ignore ? Dans un soupir, je baisse le drap recouvrant le buste du défunt sur son bassin.

Tel un aimant attiré par le métal, son regard va et vient sur les différents organes d’Adam. Après avoir enfilé une nouvelle paire de gants, je pointe du doigt et lui nomme les différents organes. Foie, pancréas, intestin, œsophage, gros intestin, cœur, poumons. Je lui apprends qu’en temps normal, ces derniers ont une teinte rosée, mais que privés d’oxygène, ils virent au beige voire au gris dans certains cas. Le jeune garçon mire avec insistance, un espace vide dans la cavité abdominale de la victime. Sur un ton d’un calme olympien, je lui dis que c’est ici que se trouve en temps normal l’estomac, mais que dans le cas présent, il se trouve dans le bocal à formol sur l’étagère à sa droite. Afin qu’il ait un aperçu complet du corps humain, je soulève l’amas constitué par l’intestin et le gros intestin. En voyant les deux organes en forme de poche, le gosse lève les yeux vers moi, et me demande s’il s’agit des reins. Je hoche la tête de façon affirmative en esquissant un faible sourire. Les boyaux remis en place, je rabats les chairs déployées et prépare le kit de suture. Après avoir passé les doigts dans les petites orifices des pinces, ressemblant à des ciseaux, je me mets à la tâche tout en lui expliquant précisément ce que je fais. « Je vais le recoudre. Vu que je suis gaucher, c’est avec ma main gauche que je dirige l’aiguille. La droite me permet de tirer le fil. Le premier point est fait. Je vais à présent piqué l’aiguille sur la partie gauche de l’épiderme. Maintenant je tire le fil. Je pique ensuite à droite. Je tire le fil. Et ainsi de suite. C’est un peu comme si tu nouais des lacets de chaussures. ». Je sens que je vais regretter ce que je m’apprête à faire … . Qu’importe. Je sais bien qu’il est sans doute trop tôt pour dire ça mais … je l’apprécie ce gamin. Je me retrouve un peu en lui. A son âge, j’étais le même en couleur. Curieux. Toujours en quête de vérité. Cherchant à expliquer l’inexplicable. Dois-je ? Ne dois-je pas ? Par vigilance, je me penche un peu sur le côté afin de voir la porte d’entrée. Je vérifie également celle réservée au personnel de la morgue, en tournant légèrement la tête. Après avoir reporté mon attention sur le petit brun en face de moi, je lui tends les instruments. Sourire chaleureux au lèvres, je lui demande alors : « Tu veux essayer ? Ne t’inquiète pas. Si tu te sens un peu perdu, je serais là pour te guider. ».                

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