Fly away, little bird (ft Spencer)

Plus d'électricité. La poisse ! Tu venais d'obtenir un partenariat avec un magasin pour y vendre certaines de tes créations et la sortie de tous ces petits modèles étaient carrément retardée. Tu avais travaillé dur et fort pour terminer cette collection à temps. Tu t'étais tiré les cheveux en pensant à la limite de temps qui te parraissait tellement juste. En plus, tu avais rendez-vous avec une des vendeuses qui se chargerait justement de la collection dans ledit magasin de fringues. Une jolie petite blonde qui pourrait très bien se débrouiller si elle était dégourdie. Dans le cas contraire, il faudrait sans aucun doute que tu l'aides un peu. Tu voulais que tout soit parfait. Et là, les choses démarraient mal. Pas moyen de la rencontrer ailleurs qu'à l'extérieur. Dans les locaux où tu travailles, impossible d'y tenir une conversation convenable parce qu'il y faisait trop sombre. Mieux valait bénéficier de la lumière du jour. C'est donc sur un petit banc que tu attendais ... Comment s'appelait-elle, déjà ? Tu regardes le petit bloc-note caché dans ton sac  à main. A oui, Spencer Reed. La voilà qui se présente au lieu de rendez-vous. Pile à l'heure. Bon point. Tu ne te comporterais pas en peste avec elle. Du moins, pas de suite. Bonjour ! Spencer, c'est ça ?  Encore désolée d'avoir changé le lieux de rendez-vous, mais il valait mieux que l'on fasse ça ici, on aurait fait un entretient à l'aveugle, sinon. Surtout avec cette coupure de courant. Stop, tu parlais déjà de trop. Tu lâches un tout petit rire, presque inaudible à l'adresse de la jeune femme juste devant toi. Et mine de rien, tu étais déjà en train de la sonder, histoire de voir à quel genre de personne tu avais affaire. Alors, tu le sens comment, cette nouvelle responsabilité ? Tu peux y aller en toute franchise,  ne t'en fais pas ! Après tout, on passe tous par là. Un nouveau travail, une nouvelle responsabilité, on est pas forcément sur de sois. Dans tous les cas, tu ferais ce qu'il faut pour que ça se passe au mieux.  

@Spencer Reed

L'anxiété de la demoiselle pouvait se sentir à des kilomètres à la ronde. Et si elle faisait le maximum pour le cacher, tu comprenais qu'elle n'était pas très à l'aise. Encore un bon point de sa part. Sans même que tu ne demandes quoi que ce soit, elle tenait à te montrer quelques articles. Tu l'aimais bien, cette Spencer. Parfait. De mon côté, avec cette coupure qui me fait bien râler, je l'avoue, j'ai quelques croquis. Tu me diras ce que tu en penses. Demander l'avis de quelqu'un d'extérieur, tu ne le faisais jamais. Tu imposais ton style, peut importe ce qu'en diraient les gens. On ne s'improvise pas impératrice de la mode en suivant le courant, on le devient en s'imposant, même s'il faut, pour ça, nager à contre courant. Montres-moi donc ce que tu m'as ramené, que je vois un peu ce qu'il est possible de faire ... Tu analyses ensuite ce que la demoiselle te présente. Des pièces de gout, c'est certain. Pour concilier ton style et celui de la boutique dans laquelle elle travaille, ça ne serait pas bien compliqué. Et si ça l'était, tu aimais relever les défis.

Spencer t'avoues ensuite son malaise. Tu cherches à la rassurer le plus possible. Tu ne laisseras rien faire capoter les plans que tu avais. Pas même un stress, qu'il soit passager ou qu'il se prolonge à plus long terme. Ne t'en fais pas, je serai là pour t'épauler. Tu verras, tu finiras par prendre gout à ça ! Est-ce que dire que tu serais là pour l'aider était vraiment rassurant ? Après tout, ta réputation te précédait souvent. Les gens avaient parfois peur de tes réflexions de peste et de mal se faire répondre. Après tout, tu le savais, tu n'étais pas facile à vivre. Bon, je ne vais pas te mentir, on va avoir pas mal de travail,  mais ça vaudra vraiment le coup. Penser à tout ce qu'il restait encore à faire ne te freinait pas. Au contraire, tu aimais chaque étape de la création d'un vêtement. Devoir le dessiner, le concevoir, choisir les tissus et les couleurs. Mais, tu sais très bien que certains les redoute. Tu espérais cependant que la demoiselle devant toi ne se découragerait pas et que finalement, qui sait, tu lui apprendrais à voler. Quelle satisfaction tu aurais d'apprendre tout ce que tu sais à quelqu'un. Mais tu n'en étais pas encore là.


JUST FOR YOU ❤

Cette coupure de courant faisait vraiment râler, pour ne pas dire plus grossier. La blondinette assise à tes côté t'annonce qu'elle va devoir tout retaper une fois cette histoire terminée et le courant de nouveau accordé à tous. Tu en avais déjà plus que marre de prendre des douches froides et devoir carrément te passer de prendre des bains bien chauds et relaxants. Ca te tapait carrément sur les nerfs. Tu n'ose imaginer tout te travail qu'elle aurait à rattraper par la suite. Je te souhaite bien du courage. Ca va finir par te prendre des heures si ce comité de soutien de mes deux ne nous remet pas le courant. Tu étais clairement en colère. Pas contre elle, bien évidemment. Elle n'avait rien fait.

Elle finit pour te présenter plusieurs articles. Une jupe en jean qui était carrément à revoir. Les motifs n'étaient sans doute pas assez voyant et ne mettait pas fort le vêtement en valeur. Tu réfléchissais déjà pas mal pour essayer d'arranger cette bêtise. La robe blanche était parfaite, quelque chose de simple et qui fonctionne à tous les coups. Cela dit, tu as déjà des idées pour lui donner ce petit plus qui accrochera un peu plus l'envie des futurs clients et amoureux de cette robe simpliste avec un petit coté sophistiqué. Le cache-cœur violet. Que dire à son propos ? Il ne te plaisait pas. Tu n'était pas trop fan du violet. Certes, tu ne pouvais pas tout faire à ton gout, sinon pas mal de vêtements porteraient des tons de rouges et couleurs associées qui feraient ressortir la couleur sang, la couleur des Abernathy, finalement. Oui, tu l'avais décidé ainsi. Vous étiez tous roux alors, quoi de plus naturel que de choisir du rouge pour représenter votre famille. Tu finis enfin par prendre la parole, une fois les quelques petits articles posés sur les genoux de Spencer. Très bien. On va avoir du travail, déjà rien qu'avec ce que tu me montres-là. Tu prends quelques secondes pour remettre tes idées en place et analyser tes croquis histoire de voir si quelque chose pouvait être réutilisé pour donner une nouvelle facette à ce qu'elle venait de te présenter. Très bien, la petite robe, que dis-tu du fait de garder quelque chose de simple, mais d'y ajouter des motifs fleuris ou peut-être aztèques au niveau du col ? Le cache-coeur par contre, il va falloir revoir pas mal de chose à son propos, j'ai un peu de mal avec lui. Et la petite jupe, on va simplement garder la coupe, la couleur du jeans et les motifs, on les vire pour quelque chose de plus ... fleuris. Un peu comme sur ce croquis. Tu lui montre un de tes dessins où tu y avais créé un jeans où y étaient apposés des motifs de fleurs. Très portés ces derniers temps, d'ailleurs.

Pour un soucis de confort, elle te demande si vous pouvez vous tutoyer. A chaque fois que tu as travaillé avec d'autres personnes, tu ne te gênais pas pour tutoyer les autres, mais tu étais la supérieure alors, tu pouvais te le permettre. Jamais cette question n'était venue sur le tapis, finalement. Et finalement, comme elle semblait pas mal stressée par cette nouvelle aventure et que finalement, tu voulais la mettre à l'aise, tu n'y voyais pas vraiment d'inconvénient. Si tu as des inquiétudes, n'hésites pas à m'en parler, je verrai ce que je peux faire. Et pas de soucis, tu peux me tutoyer. Après tout, on va travailler pas mal ensemble, autant arrêter les formules de politesse directement. Tu lui souris en retour, espérant la mettre le plus à l'aise possible. Celle-là personne n'y touche, tu t'en assurerais. Tu apprendrais à ce petit oiseau à voler de ses propres ailes, tu ferais tout ce qu'il faut pour qu'elle soit nettement plus sûre d'elle à l'avenir. C'était une clé très importante dans ce milieu.