Junneau soupira d’aise, satisfaite du bon travail effectué avec la bibliothécaire. Elles étaient restées à l’Université pour faire l’inventaire de tous les documents de presse et des livres. Elles y avaient passés toute l’après-midi et le début de soirée. Jun quitta donc la bibliothèque aux alentours de 21h50. Heureusement que c’était l’été et que les journées étaient longues, car sinon elles n’auraient jamais pu terminer dans le noir à cause de ces pannes de courant. Il n’y avait plus d’électricité dans toute la ville depuis quelques jours déjà, ce qui commençait à devenir de plus en plus compliqué. La tombée de la nuit commençait tout juste à tomber. Peu rassurée, Jun serra son sac contre elle et accéléra le pas.
-Vrrrr-
Le vibreur de son téléphone. Bientôt elle n’aurait plus de batterie et plus du tout de téléphone si l’électricité ne revenait pas en ville. D’une main, elle prit son portable et son sang se glaça lorsqu’elle lu le message.
-Même si tu termines tard, tu aurais du me répondre-
Jun leva la tête et regarda tout autour d’elle. Elle était seule sur le parking de l’université, elle ne voyait personne d’autre. Pourtant il n’y avait aucun doute possible, elle le savait. C’était lui. Encore. L’angoisse monta d’un coup alors qu’elle s’empressa. Depuis une semaine, Jun recevait des sms de menace, de peur, voir à la limite du harcèlement. Au début, elle n’y avait pas prêté attention. Puis les messages devinrent plus personnel, lui mettant aisément la puce à l’oreille sur l’identité du harceleur. C’était son agresseur, son ex, celui qui avait faillit la violer. Pourtant Junneau avait gardé le secret et n’avait rien dit à personne, pas même à ses frères qui étaient au courant de l’existence de ce type. Elle aurait du…
Alors qu’elle longeait les voitures, une silhouette sortie de derrière un 4x4, l’empêchant d’avancer plus loin. Elle le reconnut aussitôt et retint de justesse un cri de stupeur, mais elle ne put dissimuler la crispation de ses doigts sur son sac. Geste complètement débile, car il n’en avait rien à faire de son sac ou de son contenu, c’était elle qu’il voulait.
« Il faut qu’on parle Juny. »
« Je… Je n’ai rien à te dire. »
Le regard apeuré, la tête baissée, Junneau tenta de le contourner, croyant naïvement qu’il allait la laisser partir. Elle ne voulait tout simplement pas penser à la réalité, à celle qui serait la plus probable et qui arriva. Il l’agrippa par le bras, l’amenant fermement contre lui pour la retenir de force. Il ne comptait en rester là et ne semblait absolument pas enclin à la laisser filer.
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