Bloqués et sans électricité (Even & Danaëlle)

C’est bientôt l’anniversaire de Sophie ; dix-huit ans, ça se fête ! Alors t’as décidé de prendre un peu sur tes économies pour aller au contre commercial et lui acheter un cadeau digne de ce nom. Tu flânes dans les magasins, sans vraiment trop savoir ce que tu cherches. Elle aime pas les mêmes choses que toi, et ça fait bien longtemps que vous avez arrêtée de vous comprendre, mais ça ne t’empêche pas d’aimer ta sœur, même si vous n’avez pas le même sens. Tu sens aussi un peu coupable d’essaye de fréquenter ta famille biologique en cachette, mais tu n’as toujours pas trouvé le bon moment pour leur en parler.

Tu commences à traîner les pieds quand tu rentres dans l’ascenseur, tu n’as rien trouvé pour Sophie et ça t’agaces un peu. Tu veux vraiment lui faire un beau cadeau, mais sans idées c’est compliqué. Alors, t’essayes d’imaginer sa réaction face à tous les cadeaux que tu pourrais lui faire. Et tu te surprends à dire que tu devrais peut-être lui offrir un nouvel ordinateur, ça fait longtemps qu’elle se plaint que le siens ne fonctionne presque plus. Tu n’as pas fait attention aux personnes présentes autour de toi. Mais soudainement l’ascenseur se bloque et tu fronces les sourcils. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Tu demandes d’une voix douce.

Inconsciemment, suite à ta question, tu te tournes vers le jeune homme présent avec toi dans l’ascenseur. Il n’a pas l’air beaucoup plus vieux que toi et d’apparence n’a pas l’air bien effrayant, sauf que sa réponse t’inquiète dans l’obscurité. Tu fronces les sourcils et tu serres ton sac à main contre ta poitrine pour te rassurer. « Invoqué un démon ? » Ta voix est inquiète, pourquoi aurait-il invoqué un démon ? Pourquoi un démon aurait arrêté votre ascenseur ? Beaucoup de question se bousculent dans ta pauvre petite tête ; tellement que tu as oublié de prendre en compte sa deuxième hypothèse : « Spring Hill est entrain de dépérir. »

Le flash de son téléphone t’aveugle et tu tournes vivement la tête sur le côté mais un peu trop tard. Tu vois des petites taches blanches dans ton champs de vision durant quelques instants. Tu oses tourner la tête et risquer de rencontrer son regard seulement lorsqu’il se décide à s’avancer pour tenter d’ouvrir les portes en appuyant sur un vulgaire bouton. Les portes de ne s’ouvrent pas. Vous êtes piégez.  « Ils doivent avoir remarqué que les ascenseurs ne bougent plus, ils vont surement se dépêcher. » Tu essayes de te rassurer comme tu peux. Mais tu sais qu’il a raison. Néanmoins, dans un coin de ta tête, tu visualises les équipes de la sécurité qui s’activent devant les portes pour vous faire sortir d’ici. Et tu gardes en tête cette vision optimiste pour ne pas paniquer trop vite. Décidément, tu ne prendras plus l’ascenseur.

Tu te maudis à l’instant même où ton corps essaye de te faire comprendre que tu as besoin d’aller aux toilettes. L’envoie est pour l’instant très légère, tu peux commencer à te retenir, mais tu sais que tu n’as jamais été très douée pour te retenir de faire pipi bien longtemps. Tu ne te rends pas compte que ta bouche s’ouvre lorsque tu te tournes sur toi-même : peut-être que tu trouvais une solution miracle pour aider ces hommes de la sécurité qui vont vous faire sortir de là. « Je commence à avoir envie de faire pipi. Vite ! »

Malheureusement, il n’y a rien à votre porté : ni bouton, ni trappe qui pourrait miraculeusement vous faire sortir. Du moins, tu supposes qu’elle est au plafond, mais comment pourrais-tu grimper toute seule là-haut ? Tu n’as aucune chance et puis de nature petite, tu risques d’avoir du mal à ouvrir la trappe. « Pourquoi est-ce que tu as dit que tu avais invoqué un démon ? » Tu demandes un peu inquiète en te tournant vers l’inconnu, il faut que tu essayes d’oublier que tu commences à avoir envie de faire pipi si tu veux pouvoir te retenir et lui parler semble être ton seul échappatoire pour l’instant. Il s’assoit, toi, Tu restes debout.

Tu restes perplexe à la réponse de l’inconnu dans l’ascenseur. Un petit rituel ? Tu ne comprends pas vraiment. Quel genre de petit rituel pourrait amener quelqu’un à invoquer un démon ? Tu y crois à ces choses-là Danaëlle. Il suffit que quelqu’un t’en parle pour te donner la chair de poule et te faire trembler. Tu ne devrais pas y croire pourtant, mais ta naïveté joue de toi, malheureusement. « Qu’aurais-tu fait si cela avait marché ? » Tu demandes inquiète. Et enfin, lorsqu’il te demande comment tu t’appelles, tu souris dans l’obscurité. « Je m’appelle Danaëlle, enchantée. Et toi ? » Tu as toujours ce problème. Tu ne sais jamais si tu dois vouvoyer ou tutoyer quelqu’un. De ce que tu as pu rapidement apercevoir de lui, il n’a pas l’air de beaucoup plus âgé que toi, mais qui sait ? Peut-être que ton instinct c’est trompé lorsque tu as prononcé le ‘tu’ pour la première fois, peut-être qu’il préfère être vouvoyer... Oh, tu ne sais pas. « Tu étais venu ici seulement pour tester ton rituel ? »

Tu peux enfin mettre un nom sur un visage brièvement aperçu dans l’obscurité. Tu souris, son prénom te fais penser au paradis. Ils ont presque la même résonnance. Pourtant, il se trouvait dans cet ascenseur à essayer d’appeler des démons. Tu trouves ça étrange, et puis, tu ne comprends pas vraiment pourquoi les appeler, ils font peur. « Tu penses qu’elle pourrait y croire ? » Tu demandes d’une petite voix en fronçant les sourcils. « Elle aura peut-être remarqué que l’ascenseur est tombé en panne… Surtout si le staff est en train d’essayer de nous faire sortir. » Et tu espères que c’est sincèrement ce qui est en train de se passer dehors. Il faut que tu sortes vite. Tu pourras sans doute te retenir une demi-heure, au grand maximum une heure, mais guère plus. A un moment, tu seras obligée de te faire pipi dessus mais tu n’as pas très envie que ça arrive. « Moi aussi c’est ce que je pensais, mais apparemment non. Il faut bien un fond de vérité dans les films ! » tu réponds amusée à sa remarque avant de hausser les épaules. « J’étais venue chercher un cadeau pour ma petite sœur, mais je ne lui ai rien trouvée… Je n’avais aucune idée… »

Tu hoches la tête même s’il ne peut pas te voir. Dans ta tête, la coupure de courant touche au maximum seulement le MALL. Qu’est-ce qui aurait bien pu se passer pour la ville entière soit coupée d’électricité ? Un orage aurait pu l’expliquer, mais il faisait beau lorsque tu es arrivée. Tu sourie amusée à sa remarque. Effectivement, maintenant, vous avez pleinement le temps d’y réfléchir. « C’est vrai. Elle s’appelle Sophie, elle va avoir dix-huit ans. Mais je ne sais pas du tout ce que je pourrais lui offrir. » Tu fais la moue et tu décides de finalement, t’assoir toi aussi. Ça risque de prendre du temps, même si tu pris pour ça n’en prenne pas trop non plus. « Nous sommes tellement différentes, que je ne sais pas ce qui pourrait lui plaire. »

« Elle aime bien tout ce qui passe à la radio en ce moment » Tu réponds avec un sourire. Effectivement, tu n’y avais pas pensé… C’est vrai que Sophie a toujours des écouteurs dans les oreilles alors ça lui ferait peut-être plaisir ! « Merci, j’irais me renseigner sur internet quand je serais rentrée… » L’ascenseur se met à bouger et tu colles ton dos contre ses parois mais tu souffle de soulagement lorsque tu sens qu’il se remet à bouger. « Ouf… » Tu te redresses et tu lance un rapide coup d’œil à Even. « Tu sais où sont les toilettes les plus proches ? » Tu demandes soudainement lorsque les portes s’ouvrent et tu t’en sens soulagée. Vous n’aurez pas été coincés trop longtemps… « Je crois que je ne prendrai plus jamais l’ascenseur… »

Tu t’empresses de le suivre, Danaëlle. « Merci beaucoup ! » T’as un sourire qui apparait sur tes lèvres charnues alors que tu le suis de près en te dandinant d’une manière assez spéciale. Ce n’est pas de ta faute, tu as très envie de faire pipi… Vous êtes bercés par des lumières absente, comme si quelqu’un avait décidé de vous plonger en pleine nuit. Pendant un quart de seconde tu te rappelles qu’Even à parler d’invoquer des démons avant que tu ne montes dans l’ascenseur et si c’était ce qui avait provoqué cette panne ?

Quand on vous refuse l’accès aux toilettes, tu fais la moue « Mais… » Heureusement pour toi, Even prend les choses en mains et réussi à convaincre le vigile de vous laisser y aller et encore une fois tu le remercie, tu n’aurais pas tenue d’attendre d’être rentrée chez toi. Tu te serais fait pipi dessus bien avant. Avant de rentrer dans les toilettes, Even te glisses une phrase inquiétante et tu le regardes les sourcils froncés. « Tu penses ? » Tu demandes inquiètes avant de faire pipi. Bon, les zombies c’est pas sensé exister, mais qui sait ? Et s’il avait raison ?