a happy day ? | ft. Owen

« Sous-entend encore une fois que je vais devenir grosse et je vais te faire regretter d’être venu au monde. » Tu réponds en plissant les yeux. Comme beaucoup de fille, ton poids est quelque chose sur lequel tu n’aimes pas vraiment plaisanter. Vous viviez dans une société où il est mal vu d’avoir des kilos en trop, alors le poids devient rapidement un sujet sensible. Il se jette dans le lit comme un gamin avant de ressortir sa tête des couvertures, toute ébouriffée. Tu l’observes faire tout en t’allongeant à côté de lui, sur le côté pour lui faire face, au-dessus des couvertures. Il fait assez chaud pour que tu puisses t’en passer. « Bonne nuit, Wen » Tu réponds d’une voix douce. C’est sans aucun doute la première fois que tu appelles Owen par son surnom. Jusqu’ici tu ne l’avais encore jamais fait. Non pas que tu n’osais pas, mais tu trouves son prénom si beau que tu ne comprends pas pourquoi le rendre plus court. Tu entends rapidement sa respiration s’apaiser et tu devines qu’il s’est endormi alors que toi tu es toujours bien éveillée. Tu tentes de fermer les yeux, mais rien n’y fait. Alors tu l’observe. A quel moment est-ce que tu es tombée amoureuse d’Owen ? Même toi tu n’en sais rien. C’est arrivé comme ça, comme si tu t’étais réveillée un matin contente d’aller le retrouver pour aller travailler, et triste quand la journée se terminait. Comme si d’un coup sans prévenir, ton cerveau avait décidé de commencer à être jaloux des autres filles. Tu ne l’expliques pas. Tu le connaissais de vu depuis bien longtemps… Pourquoi maintenant ?

Tu soupires en te laissant rouler sur le dos et tu fixes le plafond. Tu es fatiguée, pourtant, tu ne parviens pas à fermer l’œil. Au bout de quelques minutes tu te remets sur le côté et tu te forces à fermer les yeux. C’est finalement la respiration apaisée d’Owen qui te permet de t’endormir au bout de longues minutes.

Lorsque Owen passe son bras autour de toi pour t’attirer tout contre lui, ton cœur se met soudainement à battre plus vite. Presque aussi vite que lorsqu’il t’avait embrassé dans le salon sans prévenir. Presque aussi vite qu’au moment où il t’a demandé de sortir avec lui. Tu gardes les yeux mi-clos mais un sourire se dessine sur ton visage. Son odeur vient soudainement remplir tes narines et tu commences à sentir ton corps se détendre. Tu cales confortablement ta tête contre lui. Bien qu’il fasse de base, assez chaud dans la chambre, sentir sa chaleur corporelle contre la tienne te rassure et t’empêche de trop réfléchir pour une fois. C’est peut-être ce qu’il te manquait ces dernières nuits d’insomnie, un corps contre lequel te sentir en sécurité. Mais la fatigue doit aussi jouer. Tu n’as pas dormi beaucoup ces derniers temps et ton corps avait grandement besoin de repos. Ton corps se détends à tel point que tu entends Owen te souffler qu’il t’aime, mais que tu ne réussis à lui répondre qu’en un murmure désarticulé qui pour toi se rapprochait à un « moi aussi », mais tu doutes qu’il ait réussi à le comprendre. Ça sort tellement naturellement que tu ne comprends pas vraiment comment tu y parviens. D’habitude, ça ne te vient pas aussi naturellement, mais tu n’es pas certaines de réussir à l’affirmer haut et fort dès ton réveil pas parce que tu ne l’assumes pas, mais parce que à tes yeux, ces mots ont toujours été très importants.