Mini-Event: Convocation d'Alayna-Rose Gibson

La jeune femme commençait tout doucement à faire le lien entre son black out et son réveil. Elle s'était peut être effondrée dans l'eau et quelqu'un était venu la secourir ? Non ça ne pouvait pas être possible. La seule personne qui aurait pu était Ryan, et il ne lui en avait pas parlé. Peut être avait elle juste eu de la chance que les vagues la ramène sur la plage même si cela semblait assez tirée par les cheveux.

- Non il n'y avait personne. La plage avait été désertée. J'ai cru entendre un bruit, sûrement le coup de feu et c'est là  que j'ai perdu connaissance. Je vois pas qui aurait pu me secourir, si ça avait été le cas, cette personne se serait manifestée je pense, répondit-elle pensive.

Si la jeune femme disait la vérité elle avait disparu juste avant le coup de feu et personne ne pouvait lui donner un véritable alibi, ça ne jouait pas du tout en sa faveur. Bien sûr, il n'y avait aucune preuve qui la reliait de près ou de loin à l'assassinat du maire, en tout cas pour le moment car ils n'avaient pas mis la main sur l'arme du crime. Cette affaire allait s'annoncer compliquée. "Vous êtes rentrée directement chez vous en suite? Comment êtes-vous rentrée?"

La jeune femme commençait à stresser. Personne ne pouvait appuyer ses dires, elle était seule. Sa jambe s'agitait sous la table, la tension montait en elle. Alayna-rose désirait partir.

- Je suis rentrée à pieds, j'habite pas super loin puis j'avais besoin de comprendre ce qu'il s'était passé sur la route. Mais ça m'a pas aidé. Vous savez tout maintenant, est ce que je peux rentrer ? Demanda-t-elle, ne tenant plus en place.

Elle n'était pas rentrée chez elle. Elle était allée chercher sa dose dans le coin d'une rue. Mais ce n'était pas quelque chose qu'on disait à un flic.

Neal avait bien essayé de voir si il n'y avait pas une personne qui au final aurait pu l'apercevoir, car si il pouvait savoir exactement où elle était, il y avait peut-être une chance pour qu'il puisse prouver qu'elle n'aurait jamais pu tirer sur le Maire. Mais ça n'était pas le cas, et il allait devoir creuser. Toutes les pistes étaient bonnes à suivre à ce stade de l'enquête. La jeune femme devint tout à coup stressée, Neal ne saurait dire si c'était parce qu'elle avait peur qu'on la suspecte ou si c'était parce qu'elle cachait ce qu'il s'était passé lors de son "absence". "Pas encore, j'aurais une dernière question. Est-ce qu'à votre arrivée à cette soirée vous avez remarqué quelque chose d'inhabituel?"

La jeune femme commençait à ressentir le manque de drogue dans ses veines. Les sueurs froides commençaient à la gagner. Ce n'était pas vraiment le bon moment et en plus cela s'intensifiait avec le stress. Elle essayait de se concentrer sur les lèvres de l'officier afin de pouvoir répondre correctement mais cela devenait difficile.

- A part que... Essaya t-elle de formuler, cette soirée était envahie de cons ? Pas vraiment...  non. Faut dire que j'étais plus concentrée sur la bonne bouffe qu'autre chose, avoua-t-elle en essayant d'avoir l'air naturelle.

En écoutant la réponse de la jeune femme - qui aurait pu faire rire Neal dans un autre contexte d'ailleurs - ce dernier remarqua qu'elle avait un peu plus de mal à répondre. Il leva alors les yeux vers elle et l'observa un peu plus attentivement. "Est-ce que tout va bien?"

Les efforts d'Alayna-Rose pour paraître normale ne payaient pas vraiment. L'officier l'avait remarqué. Et merde. Il fallait qu'elle trouve une excuse, n'importe quoi, qui s'apparenterait à ses symptômes.

- Je me traîne une indigestion alimentaire depuis hier, et...

Elle tomba de sa chaise, elle voyait trouble. La jeune femme essaya de se relever, tant bien que mal.

- Ça va, faut juste que je me repose, je fais pas mal d'insomnies, rien de grave, rassura-t-elle le policier. Il faut juste que je rentre là je suis épuisée vous comprenez, ajouta-t-elle en ayant du mal à discerner les traits de son visage.

La jeune femme semblait commencer à aller vraiment mal, au point qu'elle tomba de sa chaise. Neal se précipita pour l'aider à se relever mais...au vu des éléments qui étaient inscrits dans son dossier il avait certains doutes quant à la version qu'elle lui donnait. Il comptait poser la question dans le cadre de l'enquête étant donné que l'on avait drogué l'ensemble des personnes présentes à la soirée mais là..."Ecoutez...je voulais vous poser cette question dans un autre cadre mais...je sais que dans votre adolescence vous avez eu des soucis avec la drogue...êtes-vous retombé dedans?"

La jeune femme laissait sa tête tombée sur son épaule, dépitée. Elle n'en avait pas encore fini, surtout maintenant. Ce genre de choses ne semblaient arriver qu'à elle. En se replaçant devant l'officier, non sans mal, le jeune femme peinait à  soutenir son regard tant la fatigue et le stress l'a rongeait.

- Je ne pense pas que ça vous regarde ou que ça ait un lien avec l'affaire... J'ai été droguée oui, à la soirée, après oui j'ai eu un passé assez tumultueux mais c'est derrière moi tout ça, mentit-elle en souriant.

Neal croisa les bras après la réponse de la jeune femme et fronça les sourcils. "Oh si ça me regarde, surtout si il y a un risque que vous soyez retombé dans la drogue. En plus, même dans le cas où vous n'auriez pas replongé le fait que vous ayez été droguée lors de la soirée à cause de ces cocktails pourrait signifier qu'il y a un risque pour vous. On a eu les résultats des analyses il y a pas longtemps et qui sait ce qu'avoir été confronté à ces drogues lors de la soirée aurait pu avoir comme effet sur votre corps." Il soupira ensuite. "Même si c'est bel et bien derrière vous, je veux que vous consultiez l'un de nos médecins, qu'il s'assure que la drogue trouvée dans les cocktails n'ai pas eu un quelconque effet sur vous. Une précaution si vous voulez."

La jeune femme sentit son coeur battre un peu plus fort dans sa poitrine. Cette situation l'a mettait vraiment mal-à-l'aise.

- Ça a eu un effet sur tout le monde il me semble, pas que sur moi en particulier. Je vous dis, j'ai fait une indigestion j'en ressens encore les effets. J'ai déjà vu un médecin hier, pas besoin d'en revoir un, je vois pas l'intérêt puis là je suis pas d'humeur à ré-expliquer mes symptômes alors que je l'ai déjà fait, s'expliqua-t-elle.

Elle espérait être assez convaincante pour qu'il laisse tranquille à ce sujet.

Neal soupira et répondit: "Ecoutez, vous venez de tomber de votre chaise et je vois clairement que vous n'allez pas bien. Au moins, laissez un de nos médecins vous examiner pour votre état de maintenant. Si vous sortez d'ici et qu'il vous arrive quelque chose en pleine rue ça sera clairement de ma responsabilité."

La jeune femme logea sa tête entre ses mains, dépitée. Elle les laissa glisser sur son visage, et retomber sur la table. Elle leva les yeux au ciel, et soupira.

- Je suis pas malade, mais dans tous les cas, j'imagine que vous ne me laissez pas le choix ? Pourtant c'est une simple audition sans garde-à-vue, ce qui signifie que je peux partir là, tout de suite, maintenant si j'en ai envie, lança-t-elle.

Elle était assez informée sur le sujet pour savoir que pour le moment, sans preuve, il ne pouvait la retenir contre son gré.

Neal ne pouvait effectivement pas la forcer, mais il pouvait bien agir d'autres manières pour la forcer à obtempérer si besoin. D'autant plus que la jeune femme oubliait qu'il lui manquait un alibi pour le moment où le Maire était mort, certes il ne pouvait l'incriminer fautes de preuves suffisante mais il pouvait lui faire suffisamment peur avec cette histoire. "Effectivement vous pouvez partir, mais maintenant que je vous ai dans le collimateur, vous ne vous débarrasserez pas de moi comme ça. Il marqua une pause puis continua. Et j'ai plus de 20 ans de carrière mademoiselle alors ne me prenez pas pour un idiot. Je sais reconnaître quelqu'un en état de manque. Et je vais vous dire quelque chose, je récompense toujours l'honnêteté. A l'inverse, le mensonge je ne le tolère pas." Cette dernière phrase visait d'avantage à laisser une dernière chance à la jeune femme d'accepter sa proposition plus qu'elle ne visait à la menacer.

Elle était à ce moment précis comme une bombe à retardement prête à exploser. Elle ne savait plus quoi dire. Mais en même temps, elle détestait qu'on la perce aussi facilement.

- De quel droit vous me dites que je suis une droguée de par de simples symptômes ? Je ne suis pas en manque, ok ? Je suis de nature stressée et là vous êtes entrain de jouer avec mes nerfs. J'irais pas voir votre médecin à la con, et quoi ? Je suis dans votre collimateur parce que je me suis évanouie dans un coin ? Waw ça promet. Vous savez quoi ? J'en ai plus rien à foutre de tout ça, sérieusement, là vous me rendez dingue ! Lâcha-t-elle, énervée.

Il avait raison et c'était ça qui l'acablait le plus.